Tchernobyl : la pandémie de covid-19 retarde-t-elle la décontamination du site ?

Survenue le 26 avril 1986, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl fut la plus grave du XXe siècle. Ses conséquences furent énormes, et ce à plusieurs niveaux : écologiques, sanitaires, économiques et même politiques. Jusqu’à nos jours, l’environnement près de Tchernobyl reste une zone très contaminée.

Cependant, l’avènement du coronavirus, qui ressemble d’ailleurs à cette catastrophe sur certains plans, a ralenti la décontamination du site.

La décontamination de la centrale ralentie par les mesures de lutte contre la Covid-19

La crise de Covid-19 constitue un réel frein à la décontamination du site de la Centrale. Ici, il ne suffit pas de porter une visière de protection Covid-19 pour pouvoir poursuivre ce travail, aussi efficace que puissent être ces visières contre le virus.

Quelques mois après la catastrophe, il a en effet fallu environ 600 000 liquidateurs venus de différents horizons pour procéder à des nettoyages du terrain environnant. Depuis la catastrophe, le risque de radiations a beaucoup diminué dans les zones affectées, grâce aux différentes mesures prises. Des actions comme la construction d’une arche au-dessus du sarcophage ont été entreprises. On note également la délimitation d’une zone d’exclusion, des zones interdites ou encore des zones de contrôle radiologique.

Environ 35 ans après la catastrophe, il reste beaucoup de travail à faire pour atteindre une décontamination complète du site. En effet, pour les scientifiques, il faudra peut-être attendre deux siècles pour arriver à ce résultat. Cependant, ce délai fixé sera certainement allongé, puisque le confinement imposé par la pandémie du coronavirus retarde les différents travaux.

Même après un déconfinement, certaines mesures sont prises par les différents gouvernements pour endiguer complètement la Covid-19. Il s’agit par exemple de l’obligation de la réduction des travailleurs afin de respecter la distanciation sociale ou l’installation de nouveaux dispositifs demandant beaucoup de moyens financiers. La décontamination du site de Tchernobyl voit donc le nombre de travailleurs et son budget attribué diminuer à cause de mesures prises pour lutter contre la Covid-19.

En somme, il existe évidemment des ressemblances entre la catastrophe de Tchernobyl et la pandémie au coronavirus. La pandémie de covid-19 retarde en parallèle la décontamination du site de la catastrophe de Tchernobyl. Le confinement, la réduction du personnel chargé de la décontamination et les impacts économiques importants qui s’ensuivent en sont des preuves évidentes.

pandémie de Tchernobyl

La catastrophe de Tchernobyl et la Covid-19 : sommes-nous bien éduqués pour y faire face ?

Au-delà de la simple similitude liée aux nombreux malades, suite à la catastrophe de Tchernobyl et de la Covid-19, on peut s’interroger sur les conséquences humaines. Que ce soit d’un point de vue individuel ou collectif, sommes-nous vraiment préparés, et correctement éduqués, pour faire face à ce genre de catastrophe ?

Car si les deux catastrophes n’ont pas la même origine, elles renvoient toutes deux à un résultat : l’Homme se retrouve en situation de fragilité, ses repères sociétaux s’effondrent, ce qu’il croyait acquis (tel que la santé pour tous) n’a plus de fondement réel tant qu’une solution n’est pas trouvée. Dans un monde censé être fort et à l’abri des catastrophes, on se retrouve immergé dans un univers où l’insécurité nous rend au contraire tout à fait vulnérable.

Ainsi, qu’on le veuille ou non, et malgré la mobilisation extraordinaire (et à saluer !) du corps médical, nos esprits sont trop conditionnés par un monde censé apporter tout le confort voulu. Nous sommes habitués à cette liberté d’action, à cet accès facile à la santé et aux plaisirs de la vie. Alors, au même titre que les victimes de Tchernobyl ont souffert de dépression, de troubles cardio-vasculaires et autres soucis, on constate des troubles du comportement en ces temps de Covid-19. Le confinement entraîne en effet des vagues de dépression, de violence et un stress particulier, qui ne sont pas aussi exacerbés en temps normal.

Y pouvons-nous réellement quelque chose ? Peut-être… Ce sont des situations de crise exceptionnelles, fort heureusement, et ce qu’on peut faire de mieux, c’est s’adapter. Peut-être pourrions-nous être davantage préparés, notamment dès le collège ou le lycée : la notion de catastrophe pourrait y être évoquée à travers ces récits historiques, avec pourquoi pas quelques axes d’adaptation à ne pas oublier en cas de coup dur…

En parallèle, il semble évident que nos sociétés doivent se préparer : que les liquidateurs de Tchernobyl n’aient pas eu de matériel de décontamination rapidement, et qu’au début de la Covid-19, nous ayons dû attendre si longtemps pour avoir des masques et des gants n’est tout simplement pas normal. Peut-être est-il temps que chacun, à son niveau, prenne les mesures qui s’imposent pour être capable de faire face en cas de nouvelles catastrophes…

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